Un mensonge d’État : les Ehpad

Les données agrégées de l’Insee montrent que la hausse du nombre de décès a proportionnellement été supérieure dans les domiciles et les Ehpad que dans les hôpitaux.

Les résidents en Ehpad représentent 44% des morts du Covid-19 de l’an 2020.
Cela va même jusqu’à 48% des décès recensés sur la période de mars à fin juillet.

Et pour cause, des consignes de la Fédération hospitalière de France ont été données afin que les résidents d’Ehpad ne soient pas pris en charge par le milieu hospitalier. Les instructions précisent également les modalités de recours aux soins palliatifs selon le protocole de LATA, avec la pratique d’une euthanasie douce qui ne dit pas son nom1.

« Les patients âgés dans un tel contexte épidémique, ne relèveront pas de la réanimation, ne seront ni intubés, ni ventilés. » – Instructions de la Fédération hospitalière de France.

« Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la
société. […] C’est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. […] L’euthanasie sera un
des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure2. »
Jacques Attali, économiste et haut fonctionnaire français, en 1981.

Le décret n° 2020-360 du 28 mars 2020 signé par Edouard Philippe a autorisé par dérogation la dispensation du Rivotril par les pharmacies d’officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le virus SARS-CoV-23. Cette molécule, controversée et contre-indiquée en cas d’insuffisance respiratoire, a été appliquée en Ehpad comme sédatif à des patients en soins palliatifs. Le rivotril est un psychotrope, dont l’effet recherché est d’endormir l’organisme. Cela permet de soulager la douleur du patient, mais empêche ce faisant l’organisme de se défendre. On a pudiquement qualifié l’usage du rivotril de “sédation”, et non d’euthanasie4.

« On achève nos personnes âgées dans les ehpad par sédation Rivotril5. »
Dr Serge Rader, ancien pharmacien et auteur d’études.

❌ En avril 2020, Franceinfo démentait ces accusations en titrant : “Non, un décret ne légalise pas l’euthanasie pour les seniors atteints par le coronavirus”6.
✔ En novembre 2020, Franceinfo publiait “Que se passe-t-il vraiment dans les Ehpad ?”, un reportage de “Pièces à conviction” comprenant un recueil de témoignages acablants de médecins dénonçant l’euthanasie au rivotril des personnes atteintes de Covid-197.

« En fait, c’étaient des injonctions paradoxales. J’ai pas le droit de prescrire quelque chose qui pourrait soigner les personnes si elles étaient atteintes. Par contre, je suis autorisée à les faire partir en douceur, comme ils disent. On a abrégé les souffrances des gens. Moi, j’appelle ça l’euthanasie. Je suis encore choquée. Qu’on ait osé nous demander de piquer nos patients pour les faire partir plus vite, c’est insupportable. C’est un sentiment d’horreur. » – Un médecin.

On peut voir une corrélation entre le nombre de boîtes de Rivotril qui ont été remboursées selon Amélie en 2020 et le nombre de décès selon les chiffres de l’Insee sur la même période.

Rivotril : Nombre de boites remboursées

La loi n°2020-290 du 23 mars 2020 a instauré un état d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de Covid-198. Elle permet notamment au Premier ministre de réglementer par décret la circulation des personnes et des véhicules, restreindre ou interdire à toute personne de sortir de son domicile, placer des personnes en quarantaine ou en isolement.

Le décret n°2020-293 du 23 mars 2020 a édicté les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-199. Il prévoit notamment une dérogation de déplacement pour motif familial impérieux et l’assistance des personnes vulnérables, sans plus de précision.
Néanmoins, aucun autre décret du Premier ministre relatif à la situation des personnes résidant en Ehpad n’a été pris au cours de la période du 23 mars au 11 mai 2020. Il n’existe donc aucun texte pouvant servir de base à des restrictions supplémentaires de libertés au sein des Ehpads.
Les mesures relatives aux consignes à appliquer en Ehpad, notamment concernant la suspension des sorties individuelles et collectives, ont été prises sous formes de “protocoles”, de “recommandations”, de “plan” et de “foires aux questions” publiés sur le site Internet du ministère des Solidarités et de la Santé10. Il s’agit de “droit souple”, non soumis à un contrôle juridictionnel et donc sans recours possible pour les familles des résidents.

Des mesures ont été mises en place en Ehpad en dehors du cadre de la loi

Un rapport explosif du Défenseur des droits, une autorité indépendante chargée par la Constitution de veiller au respect des droits et libertés, a révélé “l’impact de la crise sanitaire sur les droits et libertés des personnes accueillies en Ehpad”11.

On les a humiliés !
“Dans certaines situations, pour pallier le manque de personnel, des couches étaient systématiquement mises aux résidents, sans considération de la réalité de leur situation. A également été relevé à plusieurs reprises le non-respect des protocoles concernant l’hygiène, la fréquence des douches et des toilettes.” (p.4)

On a entravé leur liberté de circuler !
“Dans l’hypothèse où des personnes résidant en EHPAD ne souhaitaient pas se confiner volontairement, ce protocole prévoyait que la direction de  l’établissement pourrait décider de
les confiner dans leur chambre. La direction de l’établissement pouvait décider en lieu et place
du résident, le cas échéant, et si nécessaire mettre en œuvre cette mesure de manière contraignante. Aucun rappel du principe de libre arbitre de la personne accueillie n’était effectué au sein de ces recommandations. De plus, le confinement du résident dans sa chambre n’était pas soumis au recueil et l’obtention de son consentement à ces mesures.” (p.39)

On les a forcé à des actes médicaux sans consentement !
“Le Défenseur des droits a été saisi de situations de tests de dépistage réalisés sans recueil de consentement de la personne concernée, et parfois malgré son refus explicite, en méconnaissance de ses droits, sous contrainte par contention. Le Défenseur des droits a constaté que ces recommandations passent sous silence le nécessaire consentement à l’acte de dépistage pour les personnes résidant dans un EHPAD.” (p.40)

On les a infantilisés !
“Les sorties non programmées des résidents sont qualifiées de « fugues », y compris pour les personnes qui ne font pas l’objet d’une prise en charge particulière pour troubles cognitifs”.

On les a privés de leur joie de vivre !
“Le Défenseur des droits a reçu des témoignages selon lesquels les résidents souffrent de ne pas pouvoir sortir, marcher dans la rue, de ne plus « voir la vie » et jouir ainsi d’une forme de participation au monde.” (p.41)

On les a gardés prisonniers même une fois vaccinés et déconfinés !
“Le Défenseur des droits a constaté que l’interdiction de sortie des personnes, mêmes vaccinées, résidant en EHPAD a été maintenue dans un certain nombre d’établissements. Il considère que l’adoption ou le maintien de telles restrictions, gravement attentatoires à la liberté d’aller et venir, ne peut être laissé à la seule appréciation des directions d’EHPAD.”
Lors de la période de déconfinement, l’attention du Défenseur des droits a été appelée sur des situations de maintien des restrictions de circulation au sein des EHPAD, notamment pour les accès aux extérieurs (jardin, patio, etc.), pour rendre visite à son conjoint résidant également au sein de l’établissement, ainsi que pour se rendre au bureau de vote lors du second tour des élections municipales, sans que soit par ailleurs mis en place de système de procuration. (p.41)

On les a isolés à la moindre suspicion de Covid au sein de l’établissement !
“Le Défenseur des droits a également constaté, lorsque les sorties individuelles des résidents ont pu être autorisées pour des visites médicales ou à l’occasion des fêtes de fin d’année, qu’elles ont été fréquemment assorties d’une condition d’isolement pendant une durée de sept jours environ au retour au sein de l’EHPAD. Ces mêmes mesures d’isolement ont également été constatées lors de l’entrée en établissement, ou au retour d’une hospitalisation. Enfin, le Défenseur des droits a constaté des situations de confinement contraint en chambre, lors de la suspicion d’apparition de cas de Covid-19 au sein de l’établissement, y compris par précaution, après la réalisation d’un test de dépistage dont le résultat était négatif.” (p.41)

On a drastiquement limité les visites des familles !
“Nombreux sont les établissements, objets de réclamations, dans lesquels les visites n’ont été possibles qu’à une faible fréquence : visites hebdomadaires, parfois moins, voire bimensuelles ; limitées à 30 ou 45 minutes ; sur des plages horaires pouvant être imposées ; et, en tout état de cause, systématiquement limitées à un ou deux visiteurs.” (p.42)

On les a empêchés de se nourrir correctement !
“Des situations ubuesques ont été rapportées au Défenseur des droits telles que l’interruption brutale du repas en raison de la fin du temps de visite octroyé. Les situations de perte de poids de personnes résidant en EHPAD ont également fréquemment été dénoncées.” (p.42)

On a mis en place des protocoles sanitaires inhumains !
“Le respect des gestes barrières (port du masque, respect de distance d’au moins deux mètres, et parfois la présence d’une paroi en plexiglas) a rendu la communication impossible avec les personnes souffrant notamment de malvoyance, de déficience auditive ou de pathologies dégénératives. Le Défenseur des droits constate que ces mesures attentatoires aux droits et libertés fondamentaux n’apparaissent, de fait, pas limitées dans le temps et ont pu revêtir, par là même, un caractère disproportionné.” (p.42)

On les a traités comme des personnes incarcérées !
“Les conditions de visites ont été couramment décrites comme celles d’un « parloir », de personnes en détention sous la surveillance d’un membre du personnel.” (p.42)

On a dégradé leur état de santé en les isolant !
“Une part des réclamations reçues par le Défenseur des droits témoigne de la dégradation majeure de l’état psychologique et/ou physique des personnes résidant en EHPAD, constatée lors de la réouverture des établissements. Ce constat se poursuit depuis lors, et nombre de témoignages et réclamations font état de personnes ayant perdu le goût de la vie, souffrant de dépression, exprimant le sentiment d’être emprisonnée ou encore leur envie de ne plus vivre.
Le Défenseur des droits a également reçu de nombreux témoignages de proches craignant que la personne résidant en EHPAD ne meure de tristesse et de solitude.” (p.42)

On a fait preuve d’inhumanité en manquant de respect aux défunts et familles !
“Le décret du 1er avril 2020 a interdit, pour une durée d’un mois, la réalisation des soins de conservation, la pratique de la toilette mortuaire et a ordonné la mise en bière immédiate des défunts probablement atteints du Covid-19 au jour de leur décès. Le Défenseur des droits a ainsi été saisi de situations où les proches n’ont pas eu la possibilité de voir le défunt, immédiatement mis en bière. En parallèle et au cours de la suite de la pandémie, le Défenseur des droits a été saisi de situations où des personnes résidant en EHPAD sont décédées seules, sans accompagnement de leur proche, en raison du maintien de strictes mesures de précaution suspendant toute visite dans le cas d’apparition de cas de Covid-19 dans l’établissement.”

Il y a eu de la non-assistance à personne en danger !
“L’accès aux autres soins que ceux liés à la Covid-19 semble avoir été restreint pour les résidents d’EHPAD. Des directeurs d’établissement et des médecins coordonnateurs ont affirmé au Défenseur des droits que, livrés à eux-mêmes avec des patients dans un état grave,
ils ont reçu des consignes orales de ne pas amener les résidents aux services des urgences. Le
Défenseur des droits a été saisi de situations de rupture de la prise en charge médicale ou paramédicale.” (p.43)

Maltraités, isolés et coupés de leurs familles, de nombreux résidents des Ehpads se sont
ainsi laissés mourir de faim, de chagrin ou de solitude12.

Un résident d’Ehpad est décédé après avoir été entravé et gavé de somnifères pendant 15 jours dans son fauteuil, suivant un protocole commun à tous les établissements pour être isolé
des autres résidents après avoir été testé positivement au Covid13.

Un directeur d’Ehpad a menacé les familles des résidents de contentions physiques et
chimiques sur ces derniers, en expliquant qu’en cas de non-respect de l’isolement ils devront
être sédatés ou attachés14.

Des méthodes dignes du Troisième Reich.
Avant la crise sanitaire, l’espérance de vie moyenne en Ehpad n’était déjà que de trois ans et quatre mois15. Loin d’être une prison dorée, le coût médian d’une chambre n’est pas moins de  2.000 euros, jusqu’à 3.300 euros à Paris16 ! Avec les conditions carcérales qui ont régné tout au long de la crise sanitaire, il n’est guère étonnant que tant de personnes âgées soient décédées.
Non pas du Covid, mais du syndrome de glissement, isolés de leur famille et de tout ce qui faisait encore leur joie de vivre17.

La consigne du ministère de la santé était de ne tester que les deux premiers malades présentant des symptômes de Covid-19 dans un établissement Ehpad, les autres étant ensuite présumés contaminés s’ils présentent les signes de la maladie. De sorte que le premier bilan de morts dans les Ehpads par le directeur général de la santé Jérôme Salomon fait état de données “non consolidées” et moins fiables que celles remontant des hôpitaux. Ainsi que l’a observé l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France, “on ne peut pas dire si les personnes âgées décédées dans un Ehpad sont réellement mortes de la maladie, puisqu’elles n’ont pas été testées, hormis les deux premières18.”

« S’il y avait un cas Covid dans l’Ehpad, et donc il y avait une épidémie identifiée dans l’Ehpad, et qu’un décès était suspecté Covid, on l’identifiait et on le reconnaissait comme Covid, on ne faisait pas de PCR post mortem. » – Olivier Véran, le 4 novembre 2020, à la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur la gestion de la crise sanitaire19.

Les statistiques des décès quotidiens en Ehpad et diffusées par Santé Publique France montrent à partir du 1er avril 2020 une courbe de décès Covid qui rejoint celle de la mortalité générale en Ehpad diffusée par l’Insee20. Cela signifie que quasiment tous les décès ayant lieu dans les Ehpads ont été attribués au Covid-19 lors de la première vague. Finis les arrêts cardiaques, AVC, cancers et toutes les autres infections… Mais qui peut croire ça ?

Les Ehpads ont de toute évidence été tout au long de la crise sanitaire la variable d’ajustement dans le gonflage artificiel du nombre de morts attribués au Covid-19.

Liutwin

Sources :

1 – https://lecourrierdesstrateges.fr/2020/03/25/exclu-trier-les-vieux-malades-du-coronavirus-les-instructions-officielles-publiees/

2 – Michel Salomon, L’avenir de la vie, 1981

3 – https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041763328/

4 – https://blogs.mediapart.fr/liligaby/blog/100420/ethique-medicale-pietinee-ordre-des-medecins-complice

5 – https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer-du-18/blog/030420/acheve-bien-les-vieux-par-autorisation-macronienne

6 – https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/non-un-decret-ne-legalise-pas-l-euthanasie-pour-les-seniors-atteints-par-le-coronavirus_3902299.html

7 – https://www.nouvelles-du-monde.com/covid-19-les-rappels-de-vaccins-covid-19-pourraient-signifier-des-milliardspour-les-fabricants-de-medicaments

8 – https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041746313/

9 – https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041746694

10 – http://affairesjuridiques.aphp.fr/textes/ministere-des-solidarites-et-de-la-sante…

11 – https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/rap-ehpad-num-29.04.21.pdf

12 – https://www.lexpress.fr/actualite/societe/ils-se-laissent-mourir-la-solitude-deuxieme-epidemie-qui-inquiete-les-gerants-d-ehpad_2134471.html

13 – https://www.ladepeche.fr/2021/04/09/tarn-la-famille-dun-residant-decede-dans-un-ehpad-a-mazamet-porte-plainte-pour-homicide-involontaire-9477915.php

14 – https://www.ladepeche.fr/2020/12/21/menaces-de-contentions-dans-un-ehpad-en-haute-garonne-une-famille-indignee-9271075.php

15 – https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/lehpad-dernier-lieu-de-vie-pour-un-quart-des-personnes-decedees-en

16 – https://www.capretraite.fr/choisir-une-maison-de-retraite/les-tarifs/cout-d-une-maison-de-retraite

17 – https://www.france24.com/fr/france/20210421-covid-19-le-syndrome-de-glissement-ou-quand-les-personnes-%C3%A2g%C3%A9es-isol%C3%A9es-se-laissent-mourir

18 – https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-comment-le-bilan-des-morts-en-ehpad-est-il-effectue_3897817.html

19 – http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9812370_5fa2c74e08d55.impact-gestion-et-consequences-de-l-epidemie
-du-covid-19–m-olivier-veran-ministre-des-solidarit-4-novembre-2020 à 01:15:50

20 – https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/100-000-morts-vraiment-232648

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